La dernière exposition « suprématie / exclusion » de Silva Usta exprime son indignation face au déni des droits humains qui se multiplient.
C’est une installation sous forme de deux panneaux (2*7 m de long sur 2m de haut) illustrant les exodes de populations subissant guerres, crimes contre l’humanité et génocides face à une société cosmopolite et plurielle en toute liberté.
A l’origine il y a l’indignation, ce refus positif, cette haute considération de la justice et de l’amour où se rejoignent les luttes pour les droits des femmes et de tous, qu’elles que soient leurs origines ethniques, culturelles, religieuses et leurs orientations sexuelles.
Silva Usta a découvert dans la presse internationale la déportation des Ouïghours du Xinjiang et leur internement. Une situation qui a fait écho dans l’intériorité de cette plasticienne, qui a développé alors une pratique de recherche obsessionnelle sur les exodes de populations en lien avec des guerres, des crimes contre l’humanité ou à l’extrême des génocides. Un sujet, des sujets, qui l’ont menée à la création de grandes fresques humaines, monumentales, à la mesure de sa colère face au déni de droits humains à l’échelle d’états et de territoires.
Dans un premier ensemble, chaque personnage ou groupe vient témoigner d’un fait en particulier : la traite des esclaves noirs vers le Nouveau Monde, le génocide des chrétiens arméniens dans l’Empire ottoman, l’Holocauste mis en place par le régime nazi et les pogroms des juifs par la Russie tsariste et soviétique, de même que l’exode de réfugiés pendant la guerre du Vietnam et l’exil des réfugiés qui périssent aujourd’hui en Méditerranée. Des âmes tracées au stylo feutre noir, dont la silhouette jaillit du papier blanc immaculé. Leur esthétique très graphique n’est pas sans rappeler la précédente série féministe de Silva Usta, baptisée « Pionnières », en hommage à celles qui se sont battues pour les droits et libertés dans le monde.
Dans ce nouveau travail en grand format, la plasticienne induit un rapport d’échelle entre le visiteur et ces personnages surdimensionnés, libérés de la notion de couleur. Sans se perdre dans une précision documentaire, elle lance ici un cri viscéral de femme et de citoyenne face aux violences inter humaines : la réduction en esclavage, la déportation de populations, la privation grave de libertés, que ce soit pour des raisons économiques, politiques, culturelles, et/ou ethniques.
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