Peau d’âmes
Silva Usta est humaine, dans ses sourires, son enthousiasme, son attention aux autres. Son ouverture d’esprit la pousse il y a deux ans à s’intéresser à un domaine pourtant très éloigné de son propre travail, le tatouage. Elle remarque et s’intéresse au phénomène du tatoo, démocratisé et touchant toutes les strates de la population.
Elle se lance dans un projet qui va la faire tout naturellement entrer en relation avec les autres. Silva ose aller à la rencontre des personnes tatouées qu’elle croise, observe et aborde en toute simplicité. Elle va s’intéresser, au-delà de l’image, à l’histoire de ces dessins et peintures de peau.
Instinct et humanité font le reste : Silva a la capacité de mettre les gens en confiance et elle va très facilement recueillir leurs témoignages, souvent intimes, sur la raison d’être de ces tatouages.
A l’occasion d’une séance de pose à l’atelier, où elle prend en photo le tatouage, et où elle le « customaise » à sa manière, elle entre en relation avec chaque personne qui accepte de participer à son projet, quatorze au total, qui toutes vont se livrer facilement au contact de Silva.
Les témoignages recueillis révèlent des histoires profondes et ancrées, dont chaque tatouage exprime une étape, une souffrance, un dépassement. Il est en tout cas pour chacun un moyen d’expression, d’affirmation ou d’exutoire.
La force de ce projet tient dans son évidence : avoir su donner la parole à ces images gravées sur la peau et s’intéresser à leur fondement.
La force de Silva Usta est d’être parvenue à repérer le vécu derrière l’image et à créer un tel degré d’intimité, immédiate et naturelle, avec des gens jusque-là inconnus pour la plupart, à qui elle a su donner la parole.
Ils semblaient n’attendre que cela.
Marie Nicola